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Ils ont fait l’album de rock le plus influent de tous les temps selon le Rolling Stone, sont classés 19e plus grands artistes de tous les temps. Ils ont inspiré Bowie, Iggy Pop, Patty Smith, les Sex Pistols, les White Stripes et tant d’autres; ils ont même collaboré avec Andy Warhol. Ils ont posé la première pierre du punk et du rock indé à coups de paroles noires et sombres, de riffs simples et marquants, de simplicité et de beauté profondément poignantes. Vous l’avez comprit, on va pas parler de Tragédie, mais bien du Velvet Underground, ce groupe fondé fin 1964 par Lou Reed et John Cale.

Il se peut que vous connaissiez sans le savoir leur chanson Sunday Morning ou Heroin, en ce cas, je vous conseille vivement de les écouter en lisant cet article. Aujourd’hui, les hommages au Velvet sont bien minces en comparaison à tout ce qu’ils ont apporté. C’est à peine si on distingue leur célèbre banane jaune, emblème du divinement mythique album The Velvet Underground and Nico sur des T-Shirts de Zara, porté souvent sans qu’on ait idée du symbole qu’ils peuvent représenter.

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Après avoir été repérés dans un bar miteux par rien de moins que l’associé d’Andy Warhol, Lou Reed et sa clique signent chez Vervet Records en 1965. Ils sortent un album, qui n’est pas très bien reçu du fait de son ton trop orienté vers une pop-rock sombre qui contrastait avec les mouvements hippies de l’époque. Pourtant, ils continuent. En 1967, le monde découvre la voix suavante de classe de Lou Reed sur Sunday Morning, premier titre de l’album The Velvet Underground and Nico, tiré à (seulement) 30 000 exemplaires.

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Leur second album, White Light/White Heat, sorti en 1968, connaît le même sort et rentre à peine dans le Billboard 200, et Reed se passera de Cale pour engager David Yule, multi-instrumentiste. On enchaînera sur The Velvet Underground, qui sera plus un album de Lou Reed que du Velvet, et qui, lui aussi, inspirera une volée de groupes et même un genre musical, le lo-fi, caractérisé par un son particulièrement sale et moche. Entre autres inspirés: Patty Smith, les Sex Pistols, Sonic Youth, R.E.M.,  Neil Young, allant jusqu’aux White Stripes, The Strokes, The Kills. On part quand même sur vingt-cinq ans d’inspiration en un seul album.

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On enchaîne avec Loaded en 1970, beaucoup plus commercial que les précédents. Reed est fatigué de ses tournées, sa position de leader est contesté et il finira par partir en août de la même année pour entammer sa carrière solo. Yule devient maître du Velvet. Pendant une tournée en Europe, renvoyant Moe Tucker, la batteuse du groupe depuis ses débuts, tous les membres originels du groupe sont désormais partis. Sort quand même Squeeze en 1973, qui sera hué et décrié par les fans, car plus vraiment un album du Velvet Underground.

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Même si les membres d’origine travailleront de nouveau ensemble par la suite - notamment sur Songs for Drella, un concept-album hommage à Andy Warhol - le Velvet n’est plus. La mort de Sterling Morrisson, guitariste et bassiste d’origine, en 1995, enterre toute reformation. Lou Reed partira en 2013, et comme pour Bowie, on redécouvrira cet artiste et son oeuvre qui a peut-être inspiré plus de monde que les Rolling Stones, c’est pas peu dire. La fin du Velvet sonne comme ses débuts: noire, sombre, peut-être triste et pleine de regrets, mais, surtout, définitivement rock.

The Velvet underground : la première pierre du Pop-Rock

Sunday Morning - The Velvet Underground
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Heroin - The Velvet Underground
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Inspiré de la publicité et de la bande dessinée, Roy Fox Lichtenstein est un emblème du pop art. 

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A la suite de l’obtention de son diplôme aux Beaux arts, il s’engage dans l’enseignement à New York dans les années 50. Ce n’est que dans les années 60 qu’il commence à peindre, il puise alors ses idées dans des bandes dessinées bon marché qui paraissent chaque semaine aux Etats-Unis. Sa marque de fabrique ? Détourner les comics pour en faire des oeuvres d’art. Look Mickey est notamment tirée d’une planche où Duck présente fièrement une grosse prise alors que l’hameçon est accroché à sa queue. Lichtenstein débute avec cette image et retire tout un ensemble d’éléments afin de ne garder que l’essentiel, après avoir fluidifier les lignes, il ne reste ainsi qu’une image épurée, aux textes raccourcis et placés dans une bulle. 

Roy Lichtenstein 

Les oeuvres de Lichtenstein sont inspirées, au delà des bandes dessinées et de la publicité, de nombreux mouvements artistiques : le pointillisme notamment, signature distinctive de Lichtenstein. En revisitant cette ancienne technique d’apposition de points très serrés, il rend hommage aux peintres du XIXème (Paul Signac), tout en imitant les techniques de l’imprimerie moderne ce qui rend ses oeuvres avant gardistes.

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Le pop art est alors un mélange de technique empreint à de nombreux domaines, le tout ancré dans la vie quotidienne, où Lichtenstein a laissé plus de 4 500 oeuvres à travers le monde. 

Après les personnages de Walt Disney, R. Lichtenstein s’attaque à la publicité. Il représente alors les objets du quotidien et les signes de la culture de masse populaire. The tire représente, par exemple, un pneu stylisé : très géométrique, en noir et blanc, allégé de tous messages publicitaires. Seul, l’objet de consommation, un symbole de notre civilisation, compose l’oeuvre. Il calque alors la peinture sur la vie quotidienne. Il rend permanent ce que la société de consommation veut obsolescent. 

ELVIS : La plus rock des bananes

Alors lui, impossible de ne pas passer à côté. Car dans le genre personne influente, il renvoie Mick Jagger et Michael Jackson au vestiaire. Ce n’est pas pour rien qu’on appelle ce type « le King »: Elvis Presley a sans doutes construit la première carrière musicale rock de l’Histoire. Penchons-nous donc un peu sur l’histoire de ce type qui a fini icône majeure du XXe siècle.

 

Originaire d’un pauvre petit bled du Mississipi et issu d’une famille très pauvre, comme dans un film Disney, il obtient sa première guitare lorsqu’il est en cinquième, en plus de découvrir la musique à l’église. Il porte déjà alors des rouflaquettes et se sape chez un tailleur bon marché. En 1953, sortant du lycée, il sait qu’il ne veut faire que de la musique.

Arrive alors l’ère des premiers tests : jusqu’en 1954, il enregistre quelques morceaux et reprises dans divers studio, dont un lui conseillera d’abandonner la musique (haha) - ce qui prouve qu’il est bon, vu le nombre d’artistes à qui c’est arrivé. C’est en chantant That’s All Right d’Arthur Crudup qu’il convainc le producteur Sam Phillips, qui enregistre la session et la diffuse sur les ondes radio - d’ailleurs, les auditeurs étaient persuadés que le chanteur était afro-américain.

 

Le 17 juillet 1954 est à marquer d’une pierre blanche : c’est le premier concert d’Elvis. Et c’est là que naît la véritable légende : ravagé par le stress, ses jambes tremblent comme pas possible, mais il se cale sur le rythme de la musique et se laisse bouger comme ça grâce à son pantalon large. Dans le public, c’est l’hystérie (surtout chez les filles). Elvis et ses producteurs sentent qu’il y a là un filon à exploiter. Il enchaînera les concerts, embauchera un batteur et signera un contrat avec une radio pour s’y produire régulièrement. Peu à peu, le petit Elvis se taille une part qui sera celle du lion.

 

Son succès dans le sud-ouest ricain, du Texas au Tennessee, lui permet (enfin !) de signer un vrai contrat avec une maison de disques. Mais le petit Elvis a du mal à passer à la radio: son style, à cheval entre le blues et le country (qu’on finira par appeler Rockabilly) est trop radical pour eux. Cela ne l’arrête pas: les maisons de disques lui courent après, et il finit par jeter son dévolu chez RCA pour un contrat de 40 000$ (du jamais-vu à l’époque!).

Heartbreak Hotel - Elvis Presley
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Le futur King enregistre en 1956 Heartbreak Hotel, que vous devez écouter de toute urgence. Il publie son album en mars de cette année, et c’est ce qu’on appelle un carton : premier album de rock à atteindre le sommet du Billboard de l’Histoire - et ce pendant plus de deux mois. Elvis jouera sur un porte avion (normal, j’fais pareil perso), et enchaîne avec une tournée.

Le 5 juin (joint lol), il laisse sa guitare dans les coulisses du Milton Berle Show et exécute ce déhanché spectaculaire qu’on connaît tous, qui ferait pâlir Beyoncé, mais très controversé. Il sera payé 150 000$ pour trois apparitions lors d’un autre show télé ultrapopulaire. Il y chantera Love Me Tender, que vous devez aussi écouter, qui battra tous les records et le propulsera enfin au rang d’énorme star nationale. Partout où il va, il sera sujet à controverse, considéré comme « inapproprié » pour le public familial ricain. Une cinquantaine de membres de la Garde nationale US seront même dépêchés lors de son passage à la télé en Alabama.Le 5 juin (joint lol), il laisse sa guitare dans les coulisses du Milton Berle Show et exécute ce déhanché spectaculaire qu’on connaît tous, qui ferait pâlir Beyoncé, mais très controversé. Il sera payé 150 000$ pour trois apparitions lors d’un autre show télé ultrapopulaire. Il y chantera Love Me Tender, que vous devez aussi écouter, qui battra tous les records et le propulsera enfin au rang d’énorme star nationale. Partout où il va, il sera sujet à controverse, considéré comme « inapproprié » pour le public familial ricain. Une cinquantaine de membres de la Garde nationale US seront même dépêchés lors de son passage à la télé en Alabama.

Love me tender - Elvis Presley
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Elvis enchaînera avec une carrière au cinéma, et il est désormais banal de voir ses 45 tours en top des ventes. Mais, alors au sommet, il lui faut faire son service militaire. Il part en octobre 1958 pour l’Allemagne de l’Ouest où un sergent l’initiera aux amphets. Il rentre en 1960 aux US, continue d’être en tête des charts et de tourner des films, se marie en 1966, bref, tout va bien pour lui.

Malheureusement, les années 1968 annoncent le déclin du King. Il vend moins, a moins de succès, n’impressionne plus. Pourtant, il décroche un contrat pour une émission télé sur la NBC, et là encore, Elvis frappe fort : costume noir en cuir, rictus, il suinte de groove on-ne-peut-plus rock. C’est un carton, on en redemande. Il reprend les concerts et les enregistrements, mis en confiance. Il rencontrera Richard Nixon, affirmant son dégoût de la contre-culture de l’époque et raillant les Beatles. Début années 1970, il enchaîne les dates à un rythme soutenu, mais secrètement, sa santé part en cacahuète à coups de surdoses de médocs et d’amphets. Devenu obèse, il a du mal à assurer le show, son corps ne supportant plus grand-chose.

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Le 26 juin 1977, il livre son dernier concert. Elvis Aaron Presley meurt le 16 août de cette année d’une crise cardiaque, à 42 ans, dans le déclin de sa carrière, loin de sa famille. Mais le King, lui, n’a pas disparu.

 

Elvis Presley aura dominé le game du rock, rockabilly, groove, country et blues de son vivant et le domine encore. Il incarne encore aujourd’hui les US en plein âge d’or des Trente Glorieuses, tant sur le plan musical que cinématographique. On parle quand même du type qui a inventé un genre musical qu’il domine encore aujourd’hui (le rockabilly, pour les deux du fond qui suivent pas), dont la gestuelle secouera l’Amérique puritaine des sixties, qui reste un des plus gros vendeurs de disques de l’Histoire et qui incarne complètement son époque.

 

Même si la fin de sa vie est triste, sa mémoire, elle, continue d’exister - des sosies qui marient les gens à Las Vegas jusqu’aux extraits de ses performances dans Forrest Gump. The King is not dead, all hail the King!

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